Aujourd’hui

j’apprends

via les réseaux

toujours à fond

sur l’insignifiant

que Sir Roderick David Stewart a 74 ans

c’est vrai

tout le monde s’en fout

sauf moi

et les british

et si je veux être british

et si j’y suis

d’ailleurs

c’est à cause

de mecs comme lui

le modèle

le Workin’ Class Hero

Rod the Mod

avec son air couillon

sa coupe de douille

pétaradée péroxydée

ses œillades

ses fringues

de croupier de casino

son mauvais gout

son club de foot

oh mais ça va

t’arrête de nous

péter les nouilles

avec ce crétin

non, j’arrêterai pas

jamais

même quand lui

ne sera plus là

et même s’il est

écossais

pour moi

il est l’Angleterre

en solo

ou avec les Faces

ces Stones prolos

ces prés Pistols

en veste léopard

plate form boots rouges

les yeux injectés de tout

la banane de ceux

qui en rient encore

et je te fracasse les limos

ne compte plus les grammes

ni les hectolitres

sous l’œil fatigué

de groupies aguerries

aux excès

et j’y met du zèle

et une certaine

distanciation

désinvolture

classe

ok et pourquoi cet album ?

Parce que y’a tout

Rod et ses fuckin’ lads

les deux Ronnie

Lane et Wood

Kenny Jones

et lui

fondu dans les pavés

et le mur

de briques

going home running home

down the gasoline alley

where I come from

regardez Paul Weller

aujourd’hui

c’est qui ?

le fils de Rod

Et Oasis ?

d’où leur vient ce goût

typique et acre

pour les hymnes

pour bières et foot ?

Et cet organe

démesuré , âpre, baveux

qui se glisse par le petit trou

de l’oreille

et vous emmène danser

un slow dans un de ces dancings

l’hiver à Newcastle

ou l’été

à Blackpool

vas y Rod remet des pièces

dans le british Karaoké

whe think you’re sexy !

Lo Jez est auteur, journaliste et réalisateur de documentaires rock.