Joe Dassin
A New York
Jez
J’en vois déjà
Quelques-uns qui rigolent
Genre et puis quoi encore ?
Bon, perso ça remonte à
Mon 1er 54 tours
Tagada tagada voilà les Daltons
Joe c’est mon pote
Américain
C’est mon cow-boy
A moi
Pour moi les américains
Ils étaient comme Joe
Ou comme dans Babar en Amérique
L’air un peu mou
Baraqués
En santiags
Et stetson
Je l’ai vérifié
Plus tard
En trainant
Mes guêtres
Au fin fond
Du Texas
D’ailleurs ils avaient jamais
Entendu parler de lui
Oui mais…
Mais merde
Faut toujours qu’il y ait un mais
Oui j’aime Joe Dassin
Et plus ça semble bizarre
Plus ça me semble naturel
Je ne comprends pas
Vos doutes
Bande de blaireaux incultes
C’est quand même
Mon Tony Joe White
De la sono des auto tamponneuse de la fête foraine
De chaque été
Mon Johnny Cash
Version Maritie et Gilbert Carpentier
Mon Dean Martin
Du Stop ou Encore de RTL
Et ça c’est sacré
On n’y touche pas
On pourrait parler quantité
De palots sur l’Eté Indien
De sanglots sur Salut les Amoureux
D’ailleurs quand Miossec le reprend
Personne ne rigole
Alors quand je vous parle de la pochette de ce
Joe Dassin à New York
J’aimerais que ça ne moufte pas
Je l’ai acheté parce que j’avais pas de 33 tours de Joe
Que des 45,
Des bonnes vielles galettes
Mais bon
Ça le faisait pas
Pour la street credibility
Et là, où ? qui ? quoi ? Comment ?
J’en sais rien
Je ne sais plus
C’était trop beau
La preuve vivante
Joe est un new yorkais
Il roule dans les rues
De la Grosse pomme
Sur une Harley Blue Glide
En costard
En 66 !!
Ok ?
Et cette année là
Il reprend Guantanamera
En même temps
Que Pete Seeger
Et avec les paroles originales en espagnol
Et ça n’a pas marché
Et “Four kinds of Lonely”
De Lee Hazlewod?
Bon ok ça devient “comme la lune »
Et ça va lui coller à la peau
A ce beautiful couillon
Mais Hey Joe
Comme chantait Johnny
« Pourquoi t’as de la chance plein les doigts?
Hey, hey Joe
En naissant t’as marché dans quoi? »
Les ricains ne se posent pas la question
Il est le 1er chanteur français
Signé sur une maison de disques Us
Et là c’est son 1er album
Sur CBS
Enregistré à New York
Ça claque
Et Johnny Arthey
Aux arrangements
Ça vous dit rien ?
Et « Eloise » de Barry Ryan
Et « You can get it if you really want”
De Desmond Dekker non plus ?
Voilà
La boucle est bouclée
Joe aurait dû rester aux States
Avec son master d’anthropologie
De la fac du Michigan
Là où il jouait du Brassens
Il n’a jamais été à sa place
Mais bon
Ça va pas changer le monde,
Mais si seulement Elvis avait repris
L’Amérique, l’Amérique, je veux l’avoir et je l’aurai
L’Amérique, l’Amérique, si c’est un rêve, je le saurai
Hein Joe ?
Jez (aka Laurent Jézéquel) est auteur, journaliste et réalisateur.