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Arthur H

Adieu Tristesse

Marie Pestel

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Été 2001, la tente dans le coffre, les auberges de jeunesse, la vie. 26 ans.

Avec sa fidèle amie Cécile, une fille aux cheveux courts sillonnait la Gironde, la première au volant, la seconde flegmatique copilote, la carte routière étalée sur les genoux, un stick d’herbe entre l’index et le majeur droit, ne perdant pourtant pas le fil de la route qui les mènerait à bon port ; surtout le dernier : Uzeste. L’Uzeste de Bernard Lubat, l’Uzeste jazz, l’Uzeste revendicatrice, unique Uzeste, et en ce mois d’août au programme, un certain Arthur H.

Cécile en faisait l’éloge, la fille aux cheveux courts ne le connaissait pas. 

Entre chiens et loups crépusculaires, elles se dirigèrent au milieu d’une clairière. Là sur une scène trônait un piano. La foule s’agglutinait. Un homme grand (tout du moins il parut grand pour la fille aux cheveux courts) monta sur la scène pour s’asseoir au piano. Silence. Un temps. Tempo de la nature environnante. Silence qu’il brisa pour dire d’une voix grave et rauque combien les arbres autour de nous l’impressionnaient. Sa sincérité était l’alliée de son humour ou l’inverse : comment un homme grand avec cette voix caverneuse qui lui donnait l’allure d’un géant pouvait-il être intimidé ?

Au moment où la fille aux cheveux courts écrit ces lignes, elle écoute “Pour Madame X”, album dont le fils H déployait toute la richesse cet été 2001 à coup de doigtés sur le piano face à un public divisé non sur la qualité de l’interprète ou de l’interprétation, mais sur la posture à adopter.

Certains voulaient être assis et exhortaient sans aucune sympathie ceux qui restaient debout à les rejoindre. C’était très fâcheux pour la fille aux cheveux courts qui venait de tomber amoureuse. Sa réserve d’herbe, qu’elle distribua en nombre de joints à hauteur de son butin mit finalement tout le monde d’accord. Elle put profiter pleinement du concert et ne lâcha alors plus Arthur dans son périple musical…

Plus tard, l’album Adieu tristesse fut pour la fille aux cheveux courts l’apothéose de la carrière de l’artiste. Sur la pochette, le géant est d’or comme son Pégase qui l’attend derrière lui pour chevaucher jusqu’au firmament auréolé de muses.

En 2007 voici ce qu’elle lui écrivait :

Inconditionnelle Fan d’Arthur H

De sexe féminin,

Les yeux verts,

Petite, mais qui s’en contrefiche autant qu’Arthur avec ses oreilles,

Qui s’en contrefous en faisant l’Elfe auprès des garçons, comme Arthur qui joue de sa voix de crooner auprès des filles.

Inconditionnelle fan d’Arthur H

Le cheveu court,

Châtain le cheveu,

Les oreilles montées à l’envers qui ne les empêchent en rien de jouir :

Adieu Tristesse tourne en boucle dans mes conduits auditifs et gravite en ondes de bonheur dans mon myocarde qui fait les yeux doux à ses ventricules. Et là-haut les hémisphères droit et gauche sont les meilleurs potes du monde, leurs neurones sirotent des cocktails de mangue et pamplemousse avez un zest de vodka en trinquant avec les synapses.

Inconditionnelle fan d’Arthur H

Propriétaire des mollets les plus beaux du quartier,

Souple,

Pointure : 38,

Taille robe : 38.

Les robes c’est mes copines, elles facilitent le grand écart entre la Lune et New York City. Arthur est un excellent professeur de gymnastique acoustique, je suis sûre qu’il adore les robes et les jupes. Celle de la fille de l’Est : jupe droite, blazer, chemisier blanc de coton, escarpins, svelte, élancée, belle. The Lady of Shanghai a opté pour une robe longue, blanche, reine d’un soir grand comme la Chine, tandis que Ma sorcière Bleue est habillée par Jean-Paul Gaultier, inspiré une nuit de pleine Lune en mangeant une tartine de miel.

Inconditionnelle fan d’Arthur H

Amoureuse d’un chercheur d’or qui chantonne :

Tout est bon,

Ici ça va

Je suis sauvé             

Ici c’est chaud

Je suis vivant

Il brille, il est riche et il susurre à mon prénom ces jolies choses.

Marie, je m’appelle Marie.

Marie Pestel s’est lancée à Marseille dans une aventure radiophonique : “Scribens Oh ! Scribens Ah !” ; une émission qui se propose d’interroger le processus de création littéraire et poétique. Parallèlement, elle travaille sur un projet scénique pour rendre plus glamour le tri sélectif. Et quand ça la démange, elle écrit des poèmes par-ci par-là par-ci…

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