La première fois que le nom de Roxy Music a marqué mon imaginaire, c’était dans l’album de bande dessinée « Pop & Rock & Colégram » où on voyait un gominé assis dans un fauteuil Chesterfield, une corde prête à l’usage, mais retrouvant sa joie de vivre après avoir reçu par correspondance une poupée gonflable dont il deviendra à la fois maître et esclave.

Direction la discothèque municipale, où je devais écouter à tout prix ce titre racontant une histoire complètement délirante… Bacs Pop-Rock, lettre R, recherche du titre pouvant correspondre à celui, en français, à « Dans Chaque Maison de Rêves, une Peine de Cœur » (Google Translate s’appelait Harrap’s à l’époque). Découverte de la pochette à la panthère tenue en laisse par une femme habillée en cuir et talons très hauts, activation des neurones du fétichisme.

Amanda Lear, car il faut bien parler d’elle, était pour moi un nom plus lié à « l’Académie des Neufs » qu’à un groupe de rock. Il a fallu que la grande sœur d’un copain me dise que c’était elle sur la pochette pour changer mon regard sur Amanda Lear et sur cette « grande » de 4 ans de plus que moi, qui du haut de ses 16 ans me considérait comme un gamin doté d’une mentalité d’à peine 8 ans.

Sa ressemblance avec Amanda venait de me frapper, elle deviendra pendant un temps ma principale inspiration érotique. Son apparence se mélangeant avec celle d’Amanda, je me voyais dans le rôle du chauffeur de limousine tenu par Bryan Ferry au verso de la pochette, prêt à la servir pour son plaisir. Il n’en fut rien bien entendu. J’étais trop timide, trop gamin bien sûr pour lui avouer ce genre de choses, préférant faire le mec plus intéressé par sa discothèque (c’était le cas aussi), dans laquelle elle me laissait piocher pour duplication sur K7 (les garçons ne prêtaient pas leurs disques) les albums d’Elliott Murphy ou Ian Hunter indisponibles à la discothèque municipale.

A Nathalie R.

Nicknamos (Ascoltiamo e Discutiamo)