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Joe Jackson

Look Sharp!

par Caroline André

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L’argent de poche de mes 15 ans ne me servait pas à acheter du maquillage ou des bijoux. Je n’en portais jamais ou presque. Non, mon argent de poche me servait surtout à acheter des disques. Pas trop souvent mais tout de même, suffisamment pour me faire plaisir une fois de temps en temps.

Le plus souvent, j’achetais des 45 tours au Prisunic mais parfois, il m’arrivait de pousser la porte du disquaire de la rue Maréchal Leclerc pour m’offrir un petit 33 tours. C’était pas donné à l’époque déjà, autour de 45 francs. Mais l’objet comptait presque autant que la musique en 1981, il faut dire qu’hormis les disques, la radio et les K7, rien n’existait vraiment, même pas des médiathèques.

Je regardais discrètement tous ces garçons écumer les bacs un à un à une vitesse vertigineuse, s’arrêtant parfois sur une nouveauté, une curiosité, ou les jours fastes, sur une rareté, puis repartant de plus belle au rythme de leurs doigts habiles. C’était un univers assez fascinant où les garçons se penchaient plus souvent sur les disques que sur les filles… Quoique.

Mes préférés étaient plutôt branchés rock, portaient des blousons de cuir et des chaussures en crêpe ou des bottines à bouts pointus. Des bottines pointues comme sur cette pochette que je découvrais ce jour-là, avec un nom ‘Joe Jackson‘ et un titre ‘Look Sharp!‘ inscrits en lettres blanches sur fond noir, qui résonnait fort à mes oreilles.

Le disquaire, toujours aimable, me proposait gentiment de l’écouter en cabine. Je découvrais alors des mélodies imparables et enthousiasmantes, une voix singulière mais addictive, des guitares claires et une rythmique impeccable, le tout joué avec une élégance toute British… Il n’en fallait pas plus pour me conquérir.

Je repartais alors toute heureuse avec mon ‘Joe Jackson’ sous le bras, fière d’avoir dégoté ce jour-là l’objet rare. Ce vinyle, je l’ai gardé précieusement toutes ces longues années et l’ai encore aujourd’hui car il fait partie de mes petits trésors de jeunesse. Comme maman disait souvent, il y a parfois des hasards heureux, il suffit de tomber le bon jour.

Caroline André

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